Rechercher dans ce blog

jeudi 1 décembre 2011

Spécial Il y a 25 ans. Les tubes de l'année 1987

Comme promis, voici le deuxième volet pour les chansons que tout le monde écoutait en 1987 et qui ont cartonné à la radio pendant plusieurs semaines. Certaines sont toujours «à la mode» grâce à l'énorme qualité vocale de leurs interprètes... ou à des remixes plus ou moins réussis. D'autres ont eu un succès plus discret. Quoi qu'il en soit, impossible de ne pas aimer cette compile 87 que j'ai, encore une fois, limitée à 14 titres, alors si vous avez un penchant pour quelque auteur qui ne figure pas dans ma sélection, ne m'en voulez pas trop. J'ai conservé deux noms par rapport à l'année précédente: Mylène Farmer et Marc Lavoine, et j'ai doublé la présence de France Gall, une artiste qui m'a toujours plu et qui mérite bien un hommage particulier car elle signe à cette époque-là un retour en force qui a fait histoire.

1) Je commence pareil que je l'ai fait pour ma compile 86 (voir par ici): Le hasard veut que le premier de la liste soit aussi une voix disparue, Gérard Blanc avec sa ballade Une autre histoire, un titre qui s'est vu récompensé par le Grand Prix de la SACEM. Dans le clip, tourné dans le désert marocain, (tiens, encore une coïncidence avec L'Aziza de Balavoine!) on peut voir Gérard Blanc à côté de l'animatrice Annie Pujol qui a débuté la même année dans la Roue de la Fortune. La chanson commence 50 secondes après le début du clip: Soyez patients!

Voici le clip sous-titré:

2) Julien Clerc, un ex de France Gall, sort en 1987 son quatorzième album studio, Les Aventures à l'eau. De cet album, le titre Hélène (curieusement le nom de sa compagne actuelle, une fillette à l'époque... Faut-il croire au destin?) a connu plus de succès que le reste.

Les paroles en bas: 

Le satin noir sur son teint blanc
Avoue peignoir que c’est troublant
Ho, ho
Avoue c’est troublant
Je noierais bien ses courtisans
Mais j’en prendrais pour 110 ans
Au moins
Au moins 110 ans

Hélène, j’suis pas Verlaine
Mais j’t’écris quand-même
Que j’t’aime Hélène

Laisse-moi devenir ton amant
Seul montagnard de tes Monts Blancs
Ho ho, de tous tes Monts Blancs

Hélène
Je vais perdre haleine
Mais je t’crie quand-même
Que j’t’aime Hélène

Tout San Francisco Bay voudrait tant
Que je m’en aille
J’en perds mon alphabet
J’aime tant la lire en braille

Si tu jettes pas tous ces Don Juan
Moi je retourne chez ma maman
Ho ho, moi chez ma maman
Hélène

Tout San Francisco Bay voudrait tant
Que je m’en aille
J’en perds mon alphabet
J’aime tant la lire en braille

Le savon noir sur ses seins blancs
Avoue baignoire que c’est troublant
Ho ho, avoue c’est troublant

Hélène, j’suis pas Verlaine
Mais j’t’écris quand-même
Que j’t’aime Hélène
Hélène

Hélène, je vais perdre haleine
Mais j’t’crie quand-même
Que j’t’aime Hélène

3) Le chanteur suisse Stéphan Eicher devient très populaire en France vers 1986-1987. Cette année-là, il sort son album Silence avec des titres en anglais, en français et en allemand. Eicher est un parfait exemple de polyglotte et de métissage culturel ou de «multiculturalité» comme on dit de nos jours. De cet album, la chanson qui a triomphé en France est, sans doute, Combien de temps.

Les paroles en bas:

L'ombre de mes cils un seul regard
L'ombre de mes cils comme un rempart
Le plaisir facile les amours d'un soir
Meurent d'un oubli subtil dans le nœud d'un foulard
Combien de temps combien de temps
Si on restait face à face sans un mot
Sans une gomme qui efface
Combien de temps combien de temps
Et je bois je bois
Et je suis saoul de toi saoul de toi

L'ombre de mes cris flèches invisibles
L'ombre de mes cris comme une cible
Les mots inutiles sourires illusoires
À vos questions futiles je réponds au hasard
Combien de temps combien de temps
Si on restait face à face sans un mot
Sans une gomme qui efface
Combien de temps combien de temps
Et je bois je bois
Et je suis saoul de toi

Ces jours-là j'ai de la peine
À vivre loin loin de toi
J'ai de la folie plein les veines
Je bois je bois et je suis saoul de toi
Combien de temps
Combien de temps combien de temps
Si on restait face à face sans un mot
Sans une gomme qui efface
Combien de temps combien de temps
Et je bois je bois et je suis saoul de toi


4) Après Libertine, (voir Les tubes de l'année 1986) Mylène Farmer continue son ascension musicale l'année suivante avec deux singles qui vont faire, une fois de plus, un tabac. Il s'agit de Tristana et, vers la fin de l'année, Sans contrefaçon, chanson qui a connu également plusieurs reprises et dont voici d'abord la version avec juste les paroles sur l'écran:



Ou si vous préférez voir le clip original de Laurent Boutonnat:




5) Et c'est le tour de France Gall! 1987 est une année magique pour Isabelle. Le 3 avril c'est la sortie de son album Babacar, où il y a la chanson qui porte le même nom, mais aussi le fantastique Ella, elle l'a qui a donné par la suite de nombreuses reprises, et Évidemment (voir le clip par ici) un hommage du couple Gall-Berger à leur ami Daniel Balavoine.
L'histoire de Babacar est bien connue: Au cours d'un voyage au Sénégal, dans le cadre de l'opération humanitaire Action Écoles - opération lancée entre d'autres par Daniel BalavoineFrance Gall rencontre une jeune maman, Fatou, qui a un petit bébé. Celle-ci aborde la chanteuse qui lui demande d'abord le nom du bébé (Babacar) puis reste médusée quand la jeune maman tente de lui offrir Babacar parce que, délaissée par le père de l'enfant, elle n'a pas les moyens de l'élever! Sous le choc, France Gall part sans mot dire, mais plus tard, de retour au Sénégal, elle retrouve la petite famille et peut finalement, avec son mari Michel Berger, les aider et leur assurer un avenir convenable.


Ici le clip avec des sous-titres:


6) Quant à Ella, elle l'a , il s'agit naturellement d'un hommage, mais complètement différent: Ella Fitzgerald venait de fêter ses 70 ans, il ne fallait pas attendre à son décès -9 ans après- pour la proclamer reine du jazz et de la musique noire américaine et reconnaître ainsi son immense talent artistique. C'est ce que les adaptations ultérieures de Ella, elle l'a n'ont pas compris. Quand on voit, par exemple, le clip de Kate Ryan qui s'exhibe dans la cabine de l'avion on se demande où est passé le message! (C'est un hommage à Ella Fitzgerald ou une pub d'une compagnie aérienne?). Dans la version d'Alizée, (voir le clip par ici) la mise en scène n'est pas mal, mais la qualité vocale est trop éloignée de la performance de France Gall. Dans tous les cas, c'est clair: Rien ne vaut la version originale! La voici:

Les paroles en bas


C'est comme une gaieté
Comme un sourire
Quelque chose dans la voix
Qui paraît nous dire "viens"
Qui nous fait sentir étrangement bien

C'est comme toute l'histoire
Du peuple noir
Qui se balance
Entre l'amour et l'désespoir
Quelque chose qui danse en toi
Si tu l'as, tu l'as

Ella, elle l'a
Ce je n'sais quoi
Que d'autres n'ont pas
Qui nous met dans un drôle d'état
Ella, elle l'a
Ella, elle l'a
Ou-ou ou-ou ou-ou ou
Elle a, ou-ou ou-ou ou-ou ou, cette drôle de voix
Elle a, ou-ou ou-ou ou-ou ou, cette drôle de joie
Ce don du ciel qui la rend belle

Ella, elle l'a
Ella, elle l'a
Elle a, ou-ou ou-ou ou-ou ou
Ella, elle l'a
Elle a, ou-ou ou-ou ou-ou ou

Elle a ce tout petit supplément d'âme
Cet indéfinissable charme
Cette petite flamme


Tape sur des tonneaux
Sur des pianos
Sur tout ce que Dieu peut te mettre entre les mains
Montre ton rire ou ton chagrin
Mais que tu n'aies rien, que tu sois roi
Que tu cherches encore les pouvoirs qui dorment en toi
Tu vois ça ne s'achète pas
Quand tu l'as tu l'as

Ella, elle l'a
Ce je n'sais quoi
Que d'autres n'ont pas
Qui nous met dans un drôle d'état
Ella, elle l'a
Ella, elle l'a ...



7) 1987 est aussi l'année où Jean-Jacques Goldman sort son cinquième album studio: Entre gris clair et gris foncé, un album d'une très belle qualité avec des titres qu'on ne se lasse jamais d'écouter comme: Il changeait la vie, Puisque tu pars, Quelque part quelqu'un, Ella a fait un bébé toute seule  ou Peur de rien blues, qui, comme son titre l'indique, montre bien quelle est l'influence musicale de base. Mais si l'on me demande la chanson que je préfère, je suis de l'avis de la majorité: Je vote pour Là-bas. Ce duo avec la chanteuse Sirima, brutalement assassinée par son compagnon en décembre 1989, restera comme l'un de ses rares monuments de la musique qui sont encore et toujours capables de nous émouvoir.

Retrouvez les paroles en bas


Là-bas
Tout est neuf et tout est sauvage
Libre continent sans grillage
Ici, nos rêves sont étroits
C'est pour ça que j'irais là-bas

Là-bas
Faut du cœur et faut du courage
Mais tout est possible à mon âge
Si tu as la force et la foi
L'or est à portée de tes doigts
C'est pour ça que j'irais là-bas

N'y va pas
Y'a des tempêtes et des naufrages
Le feu, les diables et les mirages
Je te sais si fragile parfois
Reste au creux de moi

On a tant d'amour à faire
Tant de bonheur à venir
Je te veux mari et père
Et toi, tu rêves de partir

Ici, tout est joué d'avance
Et l'on n'y peut rien changer
Tout dépend de ta naissance
Et moi je ne suis pas bien né

Là-bas
Loin de nos vies, de nos villages
J'oublierai ta voix, ton visage
J'ai beau te serrer dans mes bras
Tu m'échappes déjà

Là-bas
J'aurai ma chance, j'aurai mes droits
N'y va pas
Et la fierté qu'ici je n'ai pas
Là-bas
Tout ce que tu mérites est à toi
N'y va pas
Ici, les autres imposent leur loi
Là-bas

Je te perdrai peut-être là-bas
N'y va pas
Je me perds si je reste là
Là-bas
La vie ne m'as pas laissé le choix
N'y va pas
Toi et moi, ce sera là-bas ou pas
Là-bas
Tout est neuf et tout est sauvage
N'y va pas
Libre continent sans grillage
Là-bas
Beau comme on n'imagine pas
N'y va pas
Ici, même nos rêves sont étroits
Là-bas
C'est pour ça que j'irais là-bas
N'y va pas
On ne pas laissé le choix
Là-bas
Je me perds si je reste là
N'y va pas
C'est pour ça que j'irais là-bas
N'y va pas…


8) Dire Guesch Patti c'est dire Étienne, son seul succès... mais quel succès! Il résonne encore dans les têtes de tous ceux qui avons vécu cette époque: «♪♫Étieeenne-Étieeenne-Étienne, hmm tiens-le bien♫♪». Le clip, tourné presque intégralement en noir et blanc pour faire plus sérieux, recherchait pourtant la provocation avec le strip-tease de l'artiste, un peu dans la ligne que nous avons vu pour Mylène Farmer depuis Libertine (voir plus haut). Cependant, les influences pour ce travail sont assez claires: Les clips de Michael Jackson -le référent pour tout le monde ces années-là- et la voix de Tina Turner. Si la carrière musicale de Guesch Patti, ancien petit rat de l'Opéra de Paris, ne s'était pas estompée après Étienne, on aurait peut-être pu parler d'une Tina Turner française!


Voici d'abord une version en faux-karaoké:


Puis le clip original...
L'instant de la dispute chorégraphiée dans le bar (vers la minute 2:30) rappelle le Beat it de Michael Jackson (et que dire du blouson utilisé par Patti!).


9) Indochine était le groupe phare dans les années 1980. Tous les ados de l'époque raffolaient d'Indochine et même le grand Serge Gainsbourg avait réalisé pour eux le clip Tes yeux noirs (un hit de l'année 1986). Le groupe, qui a fêté il y a peu ses 30 ans, n'a plus les membres qui le composaient dans les années 1980, excepté Nicola Sirkis le chanteur et fondateur du groupe. Le cofondateur Dominique Nicolas a quitté le groupe en 1994 et le frère jumeau de Nicola Sirkis, Stéphane, est décédé en 1999. 
On pourrait donc considérer l'année 1987 comme le dernier moment de gloire d'Indochine pendant cette décennie, puisque les années 1990 sont pour eux des années noires et il faut alors attendre 2002 pour assister à un renouveau du groupe.
Si Gainsbourg avait signé le clip que nous venons de commenter en 1986, ce sera le tour de Marc Caro (le génial co-réalisateur, avec Jean-Pierre Jeunet, de Delicatessen) de réaliser celui de 1987: Les Tzars.

Clip avec uniquement les paroles sur l'écran..


Clip original de Marc Caro...


10) Mademoiselle chante le blues est une chanson sortie en avril 87, mais il faudra attendre plus d'un an (novembre 1988) pour voir l'album qui porte le même titre. C'est lors de la rencontre entre Patricia Kaas et Didier Barbelivien que ce dernier lui offre ce titre que Nicoletta avait refusé parce qu'elle aurait souhaité que le compositeur modifie son texte. Ce sera une aubaine pour Patricia Kaas, car Mademoiselle chante le blues va signifier pour elle le début de son immense succès postérieur qu'elle va maintenir sans problèmes pendant toute la décennie des années 1990. Pendant tout ce temps elle a réuni autour d'elle toute une foule d'admirateurs parmi lesquels je me compte. Cette nouvelle Barbara de la chanson française, comme on l'a appelée parfois, a une qualité vocale exceptionnelle qui justifie parfaitement tous ses triomphes sur scène.
Pour la petite anecdote, dire que Gérard Depardieu avait déjà remarqué la chanteuse deux ans avant Barbelivien, dans le cabaret de Sarrebruck où elle se produisait tous les samedis soirs, mais la chanson qu'Élisabeth, l'épouse de Depardieu, avait écrite pour elle (Jalouse) avait été un fiasco.

Une version "live" de Mademoiselle chante le blues


Y'en a qui élèvent des gosses au fond d’un HLM
Y'en a qui roulent leurs bosses du Brésil en Ukraine
Y'en a qui font la noce du côté d'Angoulême

Et y'en a même

Qui militent dans la rue avec tracts et banderoles
Y'en a qui en peuvent plus de jouer les sex-symbols
Y'en a qui vendent l'amour au fond de leurs bagnoles

Mademoiselle chante le blues
Soyez pas trop jalouses
Mademoiselle boit du rouge
Mademoiselle chante le blues

Y'en a huit heures par jour qui tapent sur des machines
Y'en a qui font la cour masculine féminine
Y'en a qui lèchent les bottes comme on lèche des vitrines
Et y'en a même

Qui font du cinéma, qu'on appelle Marilyn
Mais Marilyn Dubois s'ra jamais Norma Jean
Faut pas croire que l'talent c'est tout c'qu'on s'imagine

Mademoiselle chante le blues
Soyez pas trop jalouses
Mademoiselle boit du rouge
Mademoiselle chante le blues

Elle a du gospel dans la voix et elle y croit

Elle chante le blues...

Y'en a qui s'font bonne sœur, avocate, pharmacienne
Y'en a qui ont tout dit quand elles ont dit je t'aime
Y'en a qui sont vieilles filles du côté d'Angoulême
Et y'en a même

Qui jouent femmes libérées
Petit joint et Gardénal

Qui mélangent vie en rose et image d'Épinal
Qui veulent se faire du bien sans jamais s'faire du mal
Mademoiselle chante le blues...


11) Même si le succès est un peu moins notable que pour Le parking des anges (voir Les tubes de l'année 1986) Nous retrouvons dans le top 50 de l'année 1987 un Marc Lavoine en pleine forme et toujours si incisif avec Le monde est tellement con. Un titre toujours d'actu;-)!

Les paroles en bas:
 

Tu… tu dors peut-être
Moi je ne peux pas
Par la fenêtre
J'vois la terre en bas
Ici tout me dépasse
Même le silence
Et les aiguilles qui passent
Sur ton absence
À quoi tu rêves ?
As-tu des envies ?
Connais-tu la fièvre ?
Froisses-tu ton lit ?

[Refrain] :
Le monde est tellement con
J'ai envie de partir d'ici
M'en aller sans raison
Ne plus donner signe de vie
Respirer d'autres bars
Essayer d'autres lits
Me perdre par hasard
Oublier qui je suis {x2}


Je sais que c'est ridicule
Mais c'est plus fort que moi
Je déambule
Je fais l’tour de moi
Et si tout me dépasse
C'est que je suis un lâche
Comme ces aiguilles qui passent
Autant qu'il nous détache

[Refrain]

Oh tu dors peut-être
Moi je ne peux pas
Par la fenêtre
J'vois la terre en bas
Le monde est tellement...tellement

[Refrain]

12) Maxime Le Forestier (né en 1949)  est, avec France Gall (1947) et Jean-Jacques Goldman (1951) le troisième grand monstre de la chanson française présent dans cette compile 87. Le titre présenté ici, Né quelque part, a signifié pour l'artiste un renouveau, après une période creuse. Il faut dire qu'avec autant d'années de carrière musicale, tous ces artistes ont forcément une période «creuse», «noire» ou de «traversée du désert» comme disent après les critiques... On ne peut pas être éternellement au top! Et cela s'applique à tous les mortels et à tous les domaines.
La chanson de Maxime Le Forestier Né quelque part s'inspire, en particulier pour le titre, d'une chanson de Georges Brassens, La ballade des gens qui sont nées quelque part (Le clip par ici). Il s'agit d'un thème du genre «World» avec un clair message antiraciste. «J'ai eu envie de faire cette chanson parce que j'ai eu peur que la France se ferme et si la France se ferme, je ne vois pas quel pays pourrait être ouvert!» a déclaré Le Forestier.
Né quelque part inclut cette petite phrase en zoulou: «Nom’inqwando yes qxag iqwahasa» et qui veut dire: «Quand on a l'esprit violent, on l'a aussi confus». Un message que je partage tout à fait.

Les paroles en bas:


On choisit pas ses parents,
on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus
les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher
Être né quelque part
Être né quelque part
Pour celui qui est né
C'est toujours un hasard
Nom'inqwando yes qxag iqwahasa x2

Y a des oiseaux de basse cour et des oiseaux de passage
Ils savent où sont leur nids, quand ils rentrent de voyage
Ou qu'ils restent chez eux
Ils savent où sont leurs œufs

Être né quelque part
Être né quelque part
C'est partir quand on veut,
Revenir quand on part

Est-ce que les gens naissent

Égaux en droits
A l'endroit
Où ils naissent?

Nom'inqwando yes qxag iqwahasa

Est-ce que les gens naissent

Égaux en droits
A l'endroit
Où ils naissent?
Que les gens naissent
Pareils ou pas

On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher

Je suis né quelque part
Je suis né quelque part
Laissez moi ce repère
Ou je perds la mémoire
Nom'inqwando yes qxag iqwahasa
Est-ce que les gens naissent... ?


13) Caroline Loeb est une artiste qui a fait un peu de tout. Elle est actrice, animatrice à la radio, compositrice, metteuse en scène... et j'en passe! En tant que chanteuse, elle a, comme Guesch Patti, un seul grand tube que tout le monde connaît plus ou moins bien (je veux dire que tout le monde est capable de fredonner sans effort). Oui, je parle de C'est la ouate. Un succès non seulement en France mais aussi dans une grande quantité de pays d'Europe et d'Amérique Latine. Le titre a fait l'objet d'une grande quantité de versions, d'adaptations et de parodies. Comme curiosité, il faut dire que C'est la ouate a grimpé jusqu'à la position 5 du Top 50 en France mais a été devancé par l'Espagne (nº3) et surtout par l'Italie (nº1).

Ici, une version parfaite avec des sous-titres.


14) Je crois ne pas exagérer si je dis que Vanessa Paradis devait chanter déjà dans son  berceau. À 8 ans elle fait sa première apparition à la télé dans L'école des Fans de Jacques Martin (voir le clip sur la page ina.fr). Elle était vraiment mignonne! Plus tard, à 14 ans, et bien qu'étant encore une ado, elle avait déjà l'allure et le savoir-faire d'une femme plus âgée: On lui aurait volontiers donné entre 16 et 18 ans ! Le cas de Vanessa Paradis est le paradigme parfait de ce que le mot précocité veut dire et la chanson Joe le taxi deviendra, non pas un simple tube mais un véritable big bang... Tout le monde tombe sous le charme de Vanessa et la chanson fait un véritable tabac, un succès si foudroyant qu'il va déborder toutes les prévisions: Numéro 1 pendant 11 semaine en France, mais également nº 1 en Belgique, en Suisse, au Canada, en Israël, nº3 au Royaume-Uni (où l'on n'avait jamais vu une chanson française si bien classée depuis le Je t'aime...moi non plus de Serge Gainsbourg et Jane Birkin et c'était en 1969!).
Bref, Joe le taxi... c'est la folie et cela va lui créer également une légion de jaloux/jalouses. Trop de choses à gérer pour une enfant de 14 ans malgré sa maturité apparente. Elle parviendra néanmoins à s'en sortir et à entamer, en dépit de ce succès trop rapide, une belle carrière comme chanteuse et comme actrice.
La rencontre -en 1998- de son compagnon l'acteur américain Johnny Depp (avec qui elle a deux enfants) est malheureusement, le seul détail connu par certains de mes élèves qui réagissent en disant "Ah, oui! C'est la femme de...". Enfin, j'espère que désormais, Vanessa Paradis sera aussi connue en Espagne pour son nom et pas uniquement pour celui de son conjoint...
Un dernier détail: Comme pour tous les grand tubes, Joe le taxi a aussi des versions "actuelles" pour les amateurs des genres dance, electro house, etc. que vous trouverez facilement en ajoutant "2009", "2010" ou "2011" après le titre, ce qui me rappelle ce que je disais au début de ce long post. À présent on ne compose plus: Maintenant on remixe. C'est plus facile, quoi!


Comment ne pas tomber amoureux d'elle? Sacré veinard ce Johnny Depp!


Joe le taxi,
Y va pas partout,
Y marche pas au soda.
Son saxo jaune
Connaît toutes les rues par cœur,
Tous les p'tits bars,
Tous les coins noirs
Et la Seine,
Et ses ponts qui brillent.
Dans sa caisse,
La musique à Joe,
C'est la rumba,
Le vieux rock au mambo.
Joe, le taxi,
C'est sa vie,
Le rhum au mambo,
Embouteillage.
Il est comme ça,

Rhum et mambo
Joe - Joe - Joe.
Dans sa caisse,
La musique à Joe résonne.
C'est la rumba,
Le vieux rock au mambo bidon.
Vas-y Joe,
Vas-y Joe,
Vas-y fonce,
Dans la nuit, vers l'Amazone,
Joe le taxi,
Et Xavier Cugat,
Joe le taxi,
Et Yma Sumac,
Joe - Joe - Joe,
Joe, le taxi,
C'est sa vie,
Le rhum au mambo,
Embouteillage,
Joe le taxi,
Et les mariachis,
Joe le taxi,
Et le cha-cha-chi,
Joe le taxi,
Et le cha-cha-chi,
Vas-y Joe,
Vas-y fonce,
Dans la nuit, vers l'Amazone.

Joe le taxi,
Et le cha-cha-chi...


Voilà, c'est fini: Ces 14 titres de 1987 choisis à partir d'une liste plus longue -où j'ai dû sacrifier quelques-uns qui m'intéressaient un peu moins- sont une belle collection de bijoux, vous ne trouvez pas? Un grand merci à tous ceux et celles qui ont apprécié mes compiles 1986 et 1987 !

samedi 12 novembre 2011

Spécial il y a 25 ans. La littérature en 1986.


Voici le dernier volet, au moins pour ce qui fait l'année 1986, de cette révision zique-ciné-litté d'il y a un quart de siècle. Aujourd'hui je vous présente ma sélection des bouquins qui ont vu le jour en 1986, toujours dans l'ordre alphabétique des titres, et qui méritent une place spéciale parce qu'ils ont gagné un prix important ou simplement pour leur qualité littéraire. 20 titres et autant d'auteurs -certains malheureusement disparus- qui sont toujours bons à découvrir et à (re)lire. En tout cas, 20 titres pour ceux qui, comme moi, trouvent idiote la question «À quoi sert la littérature?». Il n'y a qu'une seule réponse possible -avec une autre question-: «Et le plaisir de la lecture, ça vous dit quelque chose?»

Observation: Presque tous les liens renvoient, comme d'habitude, vers la Wikipédia. Si un astérisque apparaît à côté du titre ou de l'auteur, cela veut dire que l'article est pratiquement vide ou n'a pas encore été rédigé. Il est par conséquent inutile de cliquer le lien sauf pour connaître la maison d'éditions qui l'a publié en premier et éventuellement effectuer la recherche  sur le site de celle-ci. On peut également essayer sur le portail Evene.fr qui  offre souvent des renseignements introuvables ailleurs.
<><><><><><><><><><><><><>

L’académicien Henri Troyat -né à Moscou avant la révolution russe, de parents d’origine arménienne- est un cas qui illustre bien que les « immortels » ne sont pas nécessairement les meilleurs. Condamné pour plagiat vers la fin de sa longue vie, Troyat avait écrit en 1986 À demain, Sylvie, deuxième volet de la Trilogie Viou. Cette trilogie est l'histoire de cette fille –Sylvie, dont le sobriquet est « Viou »– à l’enfance, à l’adolescence puis à l’âge adulte.
À demain, Sylvie s'occupe donc de l'adolescence de Sylvie, de son rêve de devenir une star de la danse -malgré l'opposition de ses parents qui pensent plutôt à ses résultats scolaires- et de la découverte de l'amour avec... son beau-frère!  Il y a, dans tout cela, une odeur suspecte de «roman à l'eau de rose»...
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

 En 1987, Gilles Lapouge a remporté le  Prix des Deux magots  pour son roman historique La bataille de Wagram* qui retrace la victoire de la Grande Armée française de Napoléon sur les troupes autrichiennes en 1809. Cette idée de reconstruire les batailles de Napoléon avait déjà été entreprise par Balzac et sert de point de départ à nos contemporains. À l’instar de Lapouge, Patrick Rambaud dans La bataille, une dizaine d’années après, suivra la même voie.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

 Alexandre Jardin débute sa carrière d’écrivain avec Bille en tête, un roman qui reçoit précisément le Prix du premier roman en 1986. Avec la collaboration de l’auteur, cet ouvrage sera porté à l’écran et connaîtra un succès discret, en tout cas inférieur à celui de Le zèbre (un autre roman d’Alexandre Jardin qui a également son adaptation cinématographique avec Thierry Lhermitte dans le rôle du protagoniste).
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Dans Le Cœur découvert, Michel Tremblay, l’écrivain québécois, va défendre l’homosexualité face aux préjugés de ceux qui l’entourent. Des préjugés pourtant beaucoup moins forts au Québec, et en général au Canada, qu’en France ou aux États-Unis. Je ne connais que très mal le Canada, mais l’image que j’en ai -et je pense que je ne me trompe pas trop- et celle du pays le plus tolérant du monde...En tout cas, l’homosexualité il y a 25 ans n’était pas encore perçue comme à présent, et Tremblay devait écrire ce genre de romans pour aider à faire changer les mentalités.
 ▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼
 Pour les amateurs du(des) mystère(s) Patrick Modiano peut très bien fonctionner. En réunissant certains ingrédients classique du polar (cavale, disparitions, personnages plus ou moins louches et bijoux) nous trouvons Dimanches d’août. Voir une analyse complète de ce roman par ici. Manuel Poirier en fait l’adaptation au cinéma en 2001 sous le titre de Te quiero *(sic).
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼
 Si l’on change Nice pour Lyon –tout en conservant l’époque de la canicule– nous arrivons à L’Enfer, le roman de l'écrivain lyonnais René Belletto né en 1945 comme son collègue Modiano. Histoire d’une tentative de suicide qui finira autrement. Ce roman a été doublement récompensé en 1986 par le Prix Femina (le même prix qu’Alexandre Jardin obtiendra deux ans après pour Le zèbre) et celui du Livre Inter.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

 Bien avant la mode des écrivains qui comme Marc Levy ou Guillaume Musso sont fortement « américanisés » et placent souvent l’action de leurs romans dans ce contexte, nous trouvons le cas de Philippe Labro, qui, en 1986, avait écrit L’étudiant étranger. Cet étudiant étranger, est un jeune français de 18 ans qui, grâce à une bourse, va passer un an aux États-Unis dans une université de Virginie et profite pour découvrir ce pays qui le fascine. Le protagoniste, vous l'avez deviné, n'est autre que le propre  Philippe Labro qui nous raconte son expérience personnelle aux USA en 1954, une époque où la politique raciale de ce pays ressemblait à s'y méprendre à celle du tristement célèbre apartheid d'Afrique du Sud. Ce roman a remporté le Prix Interallié.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼
La fuite à Constantinople, ou La vie du comte de Bonneval * est un roman historique de Jacques Almira * qui retrace, comme le sous-titre l’indique, la vie de ce curieux personnage, Claude Alexandre de Bonneval (1675-1747) qui finit ses jours converti à l’islam et servant l’empire ottoman sous le nom d’Humbaraci Ahmed Pacha. Ce roman a été récompensé par le Prix des libraires (décerné en 1987).
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Sans quitter le roman historique, nous trouvons également Les funérailles de la sardine * de Pierre Combescot qui en 1986 a gagné le Prix Médicis. Or, Les funérailles de la sardine* est beaucoup plus qu’un simple roman historique. Véritable mosaïque en trois parties, de la Florence de la Renaissance, au Bas-Empire romain, pour aboutir finalement à l’époque moderne. Il s’agit, en somme, d’une véritable parabole sur l’acte de l’écriture où tous les romanciers pourront se reconnaître.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

L’écrivaine Agota Kristof, suisse d’origine hongroise, et malheureusement décédée en juillet dernier,   avait entamé avec Le grand cahier, sa Trilogie des jumeaux.
Suite à la guerre qui dévaste le pays, deux frères jumeaux sont déposés par leur mère chez une grand-mère, véritable harpie habitant à la campagne qui les accueille de mauvais gré. Livrés à eux-mêmes, ils devront se débrouiller tant bien que mal et apprendront à construire leur propre univers, très particulier, puisque sans morale, dans ce « grand cahier ».
Il faut rappeler que ce livre fit l’objet d’une polémique en 2000, alors qu’un enseignant avait proposé cette lecture à ses élèves de 3ème (14-15 ans). Dénoncé par quelques parents d’élèves qui n’avaient retenu que les passages « pornographiques », l’enseignant fut placé en garde à vue au commissariat pendant 24 heures tandis que son domicile était objet de perquisition. Après les protestations qui s’ensuivirent et avec le soutien du ministre de l’Éducation nationale à l’époque, Jack Lang, l’affaire fut finalement classée sans suite.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Un des romans qui a eu la plus large diffusion, grâce à toutes les traductions qui en ont été faites, est sans doute Léon l’Africain *, de l’écrivain franco-libanais Amin Maalouf. Toujours dans la lignée du roman historique, Léon l’Africain est un passionnant récit biographique de ce diplomate du XVIème siècle, Hassan al-Wazzan (1488 -1548 ?) né à Grenade un peu avant l’entrée des Rois Catholiques. Après la conquête chrétienne de Grenade, sa famille s’enfuit vers le Maroc. Plus tard, (le parcours contraire du comte de Bonneval !) il sera capturé par des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean et livré au pape Léon X qui, en le prenant comme fils adoptif, le fera catéchiser et baptiser avec son propre nom: Jean-Léon de Médicis, dit l’Africain.
 ▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Conrad Detrez, écrivain belge, naturalisé français en 1982 -peu avant sa mort à cause du sida- est le seul exemple d’œuvre posthume de cette liste. Il s’agit de La mélancolie du voyeur, où l’auteur, déjà cloué à ce lit d’hôpital sur lequel il attend la mort, évoque ses souvenirs en tant que journaliste, les luttes politiques auxquelles il a participé, puis se rappelle son enfance, ses expériences sexuelles... en ne laissant qu’entrevoir son homosexualité, qu'il a, par ailleurs, toujours cachée ou, du moins, voilée. Il s’interroge sur les grandes questions : Dieu, le sexe, la politique... Finalement, il arrive à la conclusion que rien de tout ça l’intéresse et que seule la Beauté compte.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Avec des tas de points en commun avec le précédent, Hervé Guibert,  journaliste, homosexuel et également victime du sida, il va lui aussi écrire un livre autobiographique « dur ». Bien plus dur que La mélancolie du voyeur , qui est en définitive le livre d’un moribond, Mes parents est écrit, alors que ses parents sont encore en vie, pour décrire avec acharnement à quel point il déteste ses géniteurs et,  tout spécialement, sa mère. La philosophie du texte tend vers une sorte de « J’irai cracher sur vos tombes » et l’auteur ne se prive pas de dire les pires abominations contre ses parents. La dédicace du livre est : « À personne » ! Hervé Guibert est mort à l’âge de 36 ans après une tentative de suicide plus ou moins ratée: il ne survit que 14 jours.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Que dire de Jorge Semprún, le plus français des écrivains espagnols (ou à l’inverse si vous préférez !) récemment décédé et qui représente tellement de choses pour la culture des deux pays ! Si vous regardez attentivement l’image du haut de page vous verrez que le drapeau que je lui ai attribué n’est pas le drapeau du Royaume d’Espagne, ce qui aurait été l’équivalent de l’insulter, mais celui sous lequel il est inhumé : le drapeau de la République espagnole qu’il a toujours défendu. En 1986 il avait publié La montagne blanche, récit de la rencontre de trois hommes dans la campagne normande pendant un week-end pour partager dans une réflexion en commun les expériences vécues au fil du temps.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Qui se souvient des hommes... est une épopée du peuple Alakaluf ou Kawésqar, le peuple indien de la Terre de Feu au sud du Chili. Jean Raspail nous dresse un magnifique portrait de ce peuple à travers 10000 ans d’histoire. Jean Raspail est écrivain, journaliste et aussi diplomate (consul général de Patagonie, région qu’il connaît donc très bien). En outre, il a été toute sa vie un grand voyageur-explorateur et ses livres sont beaucoup de fois les cahiers de bord tenus tout au long de ses voyages. Qui se souvient des hommes...a gagné le Prix Chateaubriand la même année et le Prix du Livre Inter l’année suivante (1987).
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Nous arrivons à présent au gagnant du Prix Renaudot : Station balnéaire* de Christian Giudicelli. Une galerie de personnages -et des relations qu'ils entretiennent entre eux- plus ou moins sordides. Encore une fois, il n’y a rien sur ce roman à la Wikipédia (pas la peine de cliquer sur le lien), on n’y trouve que l’éditeur, la date de publication et l’ISBN. J’ai quand même trouvé un résumé critique assez acide (voir la conclusion) sur ce blog. Giudicelli, quant à lui, est devenu en 1993 membre du jury du même prix qui lui avait été décerné pour son roman.
 ▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼
Et le tour du Goncourt : Le prix est obtenu par Michel Host pour son œuvre Valet de nuit *. Un roman qui symbolise la quête de la figure d’un père absent et, par conséquent, idéalisé. Le protagoniste, Philippe Archer, la quarantaine, cohabite avec sa mère, tous les deux dans le huis clos d’un appartement parisien en ayant ce lien commun du père/mari disparu pendant la guerre. Mais comme disait si bien Flaubert : « Il ne faut pas toucher aux idoles, la dorure en reste aux mains ! ».
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼
Seul représentant du genre de la science-fiction dans cette liste, Francis Berthelot obtient en 1987 le Prix Rosny aîné (prix qui récompense ce genre littéraire) pour son roman La Ville au fond de l’œil, description « d’un univers schizoïde vu de l’intérieur » selon ses propres mots. Bien qu’ayant publié également des ouvrages de « littérature générale » c’est surtout grâce à ces histoires fantastiques que Berthelot est connu. 
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

Pierre-Jean Remy, de son vrai nom Jean-Pierre Angremy, a utilisé pendant sa carrière d’autres pseudonymes, même si la majorité de ses romans portent la signature Remy. Il était aussi diplomate et comme Troyat, académicien. Il a précisément été élu pour occuper le fauteuil 40, l’année 1988, deux ans après avoir publié Une ville immortelle *... qui obtient le Grand Prix du roman de l'Académie française. Son entrée dans l’Académie n’a donc rien de surprenant vu que celle-ci l’avait déjà récompensé avec le Prix de la Nouvelle (1984). Dans Une ville immortelle *, le narrateur, consul de France, nous plonge dans le labyrinthe d’une ville imaginaire  où sous une beauté apparente se cachent les crimes les plus atroces.
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼

« Peu après le cri, par cette porte que la femme regarde, celle des étages de l’hôtel, un jeune étranger vient d’entrer dans le hall. Un jeune étranger aux yeux bleus cheveux noirs.
Le jeune étranger rejoint la jeune femme. Comme elle, il est jeune. Il est grand comme elle, comme elle il est blanc. Il s’arrête. C’était elle qu’il avait perdue. La lumière réverbérée de la terrasse fait que ses yeux sont effrayants d’être bleus. Quand il s’approche d’elle, on s’aperçoit qu’il est plein de joie de l’avoir retrouvée, et dans le désespoir d’avoir encore à la perdre. Il a le teint blanc des amants. Les cheveux noirs. Il pleure. »
Voici un extrait de Les yeux bleus, cheveux noirs* (Les Éditions de Minuit) de la reine de cette liste : Marguerite Duras. Dans ce roman on y retrouve, une fois de plus, le style caractéristique (phrase courte et simple) et le leitmotiv des amants si cher à Duras. La même année 1986, Marguerite Duras publie dans Libération un texte qui explique la genèse de Les yeux bleus, cheveux noirs* : Il s’agit de La pute de la côte normande* (petit opuscule de 20 pages également publié chez Les Éditions de Minuit).
▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼▲▼